Ce blog se taille un beau succès sur Google pour la requête « télécharger cherryos », en se plaçant en cinquième position. Sûrement par la grâce des deux articles que j’ai commis à propos de CherryOS : La pomme est dans la cerise (9 mars 2005) et La cerise sur le gâteau du gnou (8 avril 2005). Une bien agréable surprise, n’est-il pas ?

Mais ne vous méprenez pas sur la raison de ma satisfaction ; ce n’est pas le positionnement de ce blog sur Google (quoique…) qui me fait plaisir, mais la requête elle-même, qui revient de plus en plus souvent dans les logs de visite de ce site. Une, deux ou trois fois par jour. Et chacune de ces visites correspond à un utilisateur surfant avec Internet Explorer 6 sur Windows. Foi de logs.

Quelles sont donc les motivations de ces personnes, désireuses de tâter, par l’intermédiaire d’un émulateur, à la plateforme PowerPC ? Est-ce pour faire joujou avec Mandriva Linux, Darwin ou OpenBSD ? Que nenni ! Nul doute n’est permis : c’est bien Mac OS X qui les tente et les attire. Ils veulent le tester, en expérimenter les possibilités, en faire le tour, sous toutes les coutures, se faire par eux-mêmes une idée de sa valeur, le juger sur ses mérites. Mais voilà, ils n’ont pas de Mac sous la main et il est impossible d’en offrir un à tout le monde… Ne faut-il donc pas qu’Apple sorte Mac OS X pour PC ?

Malheureusement, Apple est avant tout un constructeur d’ordinateurs et son intérêt est de vendre du matériel. Il est donc aisé de comprendre qu’il ne soit pas chaud de sortir une version de Mac OS X pour la plateforme PC. Mais conquérir de nouveaux clients lui est d’une importance capitale. D’où les actions incessantes entreprises dans ce sens : la campagne de switch, l’effet halo de l’iPod, le design sublimissime des produits (merci Jonathan Ive) et j’en passe. Mais cela suffit-il ?

Les utilisateurs de la plateforme Wintel, à mon avis, sont moins freinés par le manque d’envie de se défaire de Windows que par l’obligation de remplacer un matériel chèrement acquis. À moins d’une bonne, très bonne raison. Un coup de foudre, peut-être ? C’est la voie choisie par les distributions Linux : proposer aux utilisateurs de tester ce système, simplement, sans risque, sans manipulation complexe, rien qu’en démarrant sur un CD, dit LiveCD, offrant la possibilité de tout essayer, de travailler, de découvrir, se faire une idée et se décider en connaissance de cause. La liste est longue : Knoppix, Ubuntu, Suse Live-Eval, Mandriva Move, etc.

Apple pourrait s’inspirer de ces exemples et offrir en libre téléchargement un CD de Mac OS X pour PC. Propulsé par un PearPC ou un CherryOS spécialement adapté, un Panther ou, mieux, un Tiger allégé et optimisé, mais évidemment limité dans ses fonctionnalités ou dans sa durée d’utilisation (car il ne s’agit pas d’obérer les ventes du Mac), permettra à tous les égarés de l’informatique, pris au piège de Microsoft, de retrouver la voie et de recouvrer la liberté.