dimanche 19 juin 2005

Grand Prix d’Indianapolis : la farce

Elles sont six. Six voitures. Six monoplaces. Deux rouges, deux jaunes et deux blanches et noires. Ferrari, Jordan et Minardi. Elles courent, elles courent, semblant poursuivre une improbable victoire. Mais non, elles fuient en vérité. Elles fuient la honte qui les poursuit.

À l’extinction des feux, elle les a déjà rattrapées.

MàJ. À Indianapolis, il pleut de l’eau… en bouteilles. Véridique.

MàJ 2. Phénoménal ! Les Ferrari qu’on jugeait juste bonnes pour la casse ont retrouvé leur compétitivité, et même plus. Au bout de 33 tours, à 40 tours de la fin, elles ont laissé loin, très loin, les autres écuries de pointe, Renault, MacLaren, Williams et consort.

vendredi 17 juin 2005

Le Finder succombera-t-il aux attaques de Spotlight ?

L’arrivée de Spotlight a fait et fait encore couler beaucoup d’encre (virtuelle). Le nombre impressionnant d’articles écrits à son sujet, dithyrambiques pour la grosse majorité, montre le grand intérêt de cette technologie ; elle représente, à n’en point douter, une réelle avancée, pour ne pas dire révolution, du point de vue de l’« expérience utilisateur ».

Beaucoup de personnes, dorénavant, ne jurent plus que par Spotlight, au point de délaisser complètement, pour certains, la voie classique du Finder et ses longues, trop longues promenades au fil des dossiers. Hop ! un coup de Commande-Espace, quelques caractères rapidement saisis, un dernier clic, et voilà votre document, jusqu’à présent enterré au dixième niveau d’une hiérarchie de dossiers, prestement ouvert prêt à recevoir votre prose. Plus simple tu meurs.

Du coup, ne voilà-t-il pas que certains nous prédisent la mort, à plus ou moins brève échéance, du Finder. L’article intitulé Tiger Tweaks Could Kill Folders, par exemple, sur Wired.

Devons-nous prendre ces affirmations pour argent comptant ? Spotlight réussira-t-il vraiment à bouter le Finder hors des puces électroniques de nos Macs ? Analysons les conséquences de cette prédiction.

Je me permets tout d’abord de vous rappeler ce passage d’un billet intitulé Dialogues d’ouverture et d’enregistrement de fichiers et expérience utilisateur :

Les interfaces graphiques (et en particulier notre chère Aqua) visent toutes, à coups de métaphores, à imiter autant que faire se peut la surface de nos bureaux physiques, le but ultime étant (je le conçois ainsi) de précisément nous faire oublier que nous avons affaire à une interface graphique ; celle-ci doit nous faire croire que nous ne sommes nullement occupés à commander un ordinateur mais à manipuler des outils sur un bureau. C’est ce qu’on appelle pompeusement l’expérience utilisateur.

Dans un bureau, un vrai, qu’y trouve-t-on ? Des documents et encore des documents, des dossiers, des outils, des armoires et des classeurs, et encore et encore. Le problème du classement et de l’accès aux documents s’est toujours posé à nous, tant dans le monde réel des bureaux que dans le monde virtuel des ordinateurs.

En tant qu’utilisateur de votre bureau — le vrai, celui en dur —, la tâche d’assurer ordre et discipline parmi vos documents vous incombe. Si vous êtes un maniaque du rangement et du classement, vous êtes sauf et continuez sur cette voie. Si vous vous en désintéressez, vous vous trouverez vite noyé sous des amoncellements de documents — et plus grand est votre bureau, plus imposants sont les amoncellements — ; trois solutions se présentent à vous dans ce cas : 1) laisser les choses en l’état et vous résigner à perdre des heures à chercher le moindre malheureux bout de papier ; 2) retrousser vos manches et vous lancer vaillamment dans une grande opération de ménage, en sachant pertinemment qu’à plus ou brève échéance vous aurez à répéter cette même opération, sans fin ; 3) et finalement, embaucher un(e) secrétaire à qui confier le travail ingrat de rangement et de classement ; vous avez besoin d’un document particulier ? faites appel à votre secrétaire et voilà déjà ce précieux papier posé sur votre bureau.

Spotlight n’est ni plus ni moins que ce (cette) précieux (précieuse) secrétaire. Mais, de la même façon qu’employer un(e) secrétaire ne vous empêchera jamais d’aller à quelque occasion chercher vous-même tel dossier rangé dans telle armoire — ne parlons même pas des documents déjà placés à portée de main sur votre bureau —, Spotlight ne vous empêchera jamais de naviguer via le Finder dans la hiérarchie de votre disque pour y piocher un fichier dont vous avez besoin.

Supposons maintenant qu’Apple décide en fin de compte de bouter dehors le Finder. Par quoi le remplacerait-il ? Quelle image de quelle métaphore affichera l’écran ? À l’ouverture de session, quel visage nous présenterait notre Mac ? Actuellement, le Finder nous présente un Bureau, des disques, un menu, etc. Devrons-nous nous contenter du champ de recherche de Spotlight, à la manière de Google ? Sauf que Google propose aussi un service d’Annuaire pour une recherche par catégories et sous-catégories. L’équivalent du Finder pour le web, quoi.

Les fonctionnalités du Finder sont trop nombreuses et trop importantes pour pouvoir être supprimé d’un coup de baguette magique. Copier des fichiers, sauvegarder le contenu d’un support vers un autre, etc., sont des actions actuellement hors de portée de Spotlight. Il n’existe pas dans Spotlight de notion d’« endroit ». Il n’est qu’un outil de recherche et s’il devait offrir ne serait-ce qu’un semblant de moyen de navigation, ce ne sera que sous la forme utilisée par le Finder. Autrement dit, le Finder, même sous une autre forme, sous un autre visage, sera toujours là.

mardi 14 juin 2005

Journée à l’école

J’ai fait la lecture sur “Je te sauverai”. On a fait le cadeau pour la fête des pères. On a commencé “Le petit cheval”.

On a fait une évaluation en conjugaison.

jeudi 9 juin 2005

La soupe au caillou, nouvelle version

Tristan Nitot nous parle, dans son excellent Standblog, du conte de la soupe au caillou et nous en narre une version qu’il réserve normalement à ses enfants. Cette version est cependant inexacte et incomplète. Voici la vraie histoire de la soupe au caillou telle que je vais dorénavant la raconter aux deux prunelles de mes yeux, Yanis et Rémi. (Les passages sur fond gris sont repris du texte original de Tristan.)

* * *

Un soir, un renard arrive dans un petit village habité par des animaux. Il porte un sac sur son dos, et frappe à la porte d’une maison habitée par une poule. La poule, craintive, hésite à lui ouvrir la porte. Mais le renard a l’air inoffensif et commence à lui parler de la soupe au caillou, une soupe délicieuse, affirme-t-il. La poule ouvre la porte, et accepte de faire avec le renard une soupe au caillou. On met donc une marmite pleine d’eau à chauffer sur le feu, le renard ouvre son sac, en tire un gros caillou qu’il met dans la marmite. Il explique que la soupe au caillou nécessite d’autres ingrédients. Alors on en parle dans le village. Un lapin apporte quelques carottes dont il n’avait que faire, l’écureuil apporte des navets, le cheval vient avec ses pommes de terre et ainsi de suite pour le mouton, la chèvre, l’âne et tous les animaux, qui apportent ce dont ils disposent. Tous ces légumes finissent dans le chaudron de la poule, avec le caillou.

Bien sûr, une soupe au caillou, ça prend du temps à cuire ! Alors on fait connaissance, on discute entre voisins, on écoute les histoires du renard, qui s’avère être très sympathique. La soupe au caillou est enfin prête, on la partage. Tout le monde a sa part de soupe au caillou qui est d’autant plus délicieuse que l’atmosphère est excellente. On plaisante, on discute, on réfléchit, on partage, on écoute, on palabre, on se demande comment on va bien pouvoir l’améliorer, cette fameuse soupe au caillou.

La nuit est maintenant bien avancée. Tout le village a passé une fabuleuse soirée. Décidément, la poule a eu là une bonne idée en accueillant le renard et son caillou qui permet de faire des soupes aussi bonnes que conviviales.

La renommée de la soupe se répandit comme une traînée de poudre et atteignit les coins les plus reculés du pays. Tout le monde en voulait, tout le monde rêvait d’y goûter. On se mit partout à copier la recette originale. Cependant, les autres villages n’ayant pas le caillou, celui du renard, ils se rabattirent sur des cailloux quelconques, ramassés sur les bords de chemins, pour confectionner leur propre soupe, l’accommodant comme ils pouvaient. Mais ce n’était qu’un semblant de soupe, en vérité.

Entre-temps, des dissensions naquirent au sein du village d’adoption du renard. Des inimitiés prospérèrent et des conspirations se tramèrent. A tel point qu’un jour, ligués contre le renard, certains méprisables animaux réussirent à le chasser du village, non sans lui avoir auparavant subtilisé son caillou.

Le renard repartit vers de nouvelles aventures, vers de nouvelles soupes au caillou, dans d’autres villages, pour d’autres rencontres, différentes et conviviales à la fois.

Les années passèrent. Dans l’ancien village du renard, les choses allaient de mal en pis. On avait certes le caillou, on avait certes la recette, mais il manquait le plus important, le savoir-faire du renard. De plus en plus nombreux, les animaux du village, rebutés par le goût de plus en plus exécrable de la soupe, fuyaient vers les villages voisins. Le village se dépeuplait. Le village se mourrait. Les sages du village, après de longs conciliabules, sont tombés d’accord que seul le retour du renard pouvait sauver le village, pouvait sauver la soupe au caillou. On partit à sa recherche.

On le trouva. Il accepta de revenir. En cadeau, il amenait son nouveau caillou, aux pouvoirs encore plus fabuleux. Hourra ! hourra ! criaient les villageois qui l’accueillirent à bras ouverts.

Renard s’attela à la tâche. Pour concocter sa soupe, il fallait les meilleurs ingrédients, il fallait du temps, de la patience et de la sueur. Mais au final, quel goût exquis ! Le renard et son nouveau caillou faisaient des miracles.

Malin comme un renard... hum, pardon. Malin comme lui-même, le renard ne laissa rien au hasard, améliorant, peaufinant et sublimant encore et toujours sa soupe. Et c’est ainsi que le jour où le fournisseur de l’un des plus importants ingrédients de la soupe faillit à sa tâche, le renard ne fût point pris au dépourvu. D’un tournemain, il dévoila aux yeux des villageois ébahis sa nouvelle recette, préparée avec un ingrédient de remplacement ; la soupe était encore meilleure, encore plus appétissante, affirmait-il.

D’aucuns crièrent au scandale et prétendirent que le renard avait à cette occasion vendu son âme au fournisseur du nouvel ingrédient, car il se trouvait que l’infecte soupe des autres villages utilisait ce même ingrédient. Mais ils oubliaient que l’ingrédient le plus important de la soupe, c’était le caillou.

De nos jours, la soupe au caillou du renard est distribuée partout dans le monde et elle garde toujours cette saveur incomparable. Si vous voulez y goûter, c’est très facile. Elle est vendue dans des emballages frappés d’une pomme croquée.

mercredi 8 juin 2005

Les parasites du net

La francisation des termes techniques de l’informatique reste un exercice difficile, très difficile. Tout le monde garde en mémoire la dernière fournée de termes francisés par la « tristement célèbre » Commission générale de terminologie et de néologie. Bon.

Un exemple frappant de francisation malheureuse est celui des fenêtres « popup ». Plaie des temps modernes connectés, ces fenêtres malvenues envahissent de plus en plus le web, s’installent sans gêne sur nos écrans et transforment nos paisibles séances de surf en dangereuses expéditions dans les bas-fonds de la pornographie. Pour nous mettre à l’abri de ce répugnant ennemi, chaque navigateur propose maintenant, grâce à une fonction spécifique, le moyen de les contrer. Pour baptiser cette fonction, chacun y va malheureusement de ses propres termes récoltés sûrement au petit bonheur la chance. En voici un petit panorama (qui ne prétend donc pas à l’exhaustivité) :

  • Internet Explorer 6.0.2900.2180.xpsp_sp2_gdr.050301_1519 (beau nom à rallonge pour baptiser la version d'IE livrée avec XP SP2) propose un menu Bloqueur (*) de fenêtre publicitaire intempestive (où l’on découvre par la suite la belle inconsistance de Microsoft dans le choix des libellés de ses menus, en adoptant sans crier gare le pluriel dans le sous-menu correspondant : Désactiver le bloqueur de fenêtres publicitaires intempestives, Paramètres du bloqueur de fenêtres publicitaires intempestives...) ;

  • Apple innove dans Safari en invoquant les fenêtres surgissantes, faisant surgir de la sorte un bel adjectif de nulle part ;

  • Firefox ne se mouille pas trop en s’en tenant au mot anglais original, Bloquer les fenêtres popup ;

  • Google, dans sa barre d’outils, s’autorise quelques libertés et propose de Bloquer les annonces pop-up.

N’est-il pas possible de trouver meilleur terme pour remplacer le mot « popup » ? Bien sûr que si. Voici ce mot et ses définitions telles que données par le TLFi (Trésor de la langue française informatisé) :

Parasite, subst. masc.
  • P. ext. Personne qui vit, prospère aux dépens d’une autre personne ou d’un groupe de personnes.
  • Qui coûte plus qu’il ne rapporte, qui exploite, tire profit sans rien rapporter, qui se pratique au détriment de la société.
  • Biol. animale et végét. Organisme animal ou végétal qui, pendant une partie ou la totalité de son existence, se nourrit de substances produites par un autre être vivant sur lequel ou dans les tissus duquel il vit, lui causant un dommage.
  • Méd. [En parlant des tumeurs qui se développent chez un être vivant].
  • Télécomm. Signaux imprévisibles se superposant à un message et le perturbant.
Parasite, adj.
  • Gênant, perturbateur ou nuisible.
  • Qui gêne la lecture, la compréhension.

Fenêtre parasite. Cela sonne très bien. Toutes les acceptions du mot parasite renvoient la même nuance sémantique décrivant avec justesse le rôle des fenêtres popup-surgissantes-intempestives. Pour moi c’est définitivement adopté. Faire accepter le nouveau terme au grand nombre ne sera pas une mince affaire. Dieu Google ne recense que 85 occurrences de « fenêtre(s) parasite(s) », dont une bonne part n’a rien à voir avec les fenêtres popup.


(*) Les valeureux étudiants belges acharnés à l'étude des fenêtres publicitaires intempestives tiennent à adresser ici leurs vifs remerciements à Microsoft qui, par son choix judicieux du terme bloqueur (en lieu et place des éculés bûcheur ou bosseur), a contribué de façon inestimable à leur renommée.

dimanche 5 juin 2005

Des états mésomorphes

Un petit tour sur le Trésor de la langue française nous permet d’obtenir la définition suivante :

État mésomorphe : état de la matière intermédiaire entre l’état amorphe et l’état cristallin.

Ceci dit, je vous rassure tout de suite cher lecteur, nous ne nous affligerons pas un cours de chimie structurale. Nous nous contenterons uniquement d’en illustrer les effets grâce à une petite animation de notre cru.

Munissons-nous d’abord de l’outil indispensable : MorphX. Adjoignons-lui deux images qui figureront l’état de départ et l’état d’arrivée, que voici :

  

et ouvrons-les dans MorphX :

MorphX, on l’aura compris, est un logiciel de morphing. Il affiche dans le bas de sa fenêtre unique un aperçu de la séquence d’images mésomorphes menant de l’image de départ à celle d’arrivée. Le nombre d’images constituant la séquence est paramétrable.

L’étape cruciale de création du morphing est celle de la définition des points remarquables. Vous devez désigner sur l’une des images certaines contours ou certaines formes clés et l’équivalent sur l’autre image. Pour ce faire, vous dessinerez des lignes brisées autour d’un contour ou d’une forme précise, et l’outil reprenant cette même ligne sur l’image opposée, vous l’ajusterez comme nécessaire par déplacement des points. On peut voir sur la capture d’écran ci-dessus un exemple de forme clé avec l’oreille droite de nos deux modèles.

L'étape finale consiste à exporter la séquence sous forme de film QuickTime. Ce que j’ai certainement fait avec notre exemple. Cependant, j’ai également transformé ce film en document GIF animé :

Film QuickTime GIF animé

Savourons maintenant la splendeur des états mésomorphes. Sans oublier les états extrêmes (ou stables), autrement plus savoureux et surtout cristallins.

vendredi 3 juin 2005

Safari se ressource

Pour mes (modestes) développements Web, j’ai successivement utilisé jusqu’à présent Internet Explorer, feu-Chimera et finalement Firefox (depuis sa pré-version 0.8, je crois). Sitôt sorti, sitôt adopté en tant que navigateur par défaut, Safari avait cependant cette grande lacune de ne pas permettre d’afficher le code source d’un cadre particulier d’un frameset (eh oui, je l’avoue, en ce temps pas si lointain, je ne répugnais pas à utiliser les cadres… promis, cher lecteur, je ne recommencerai plus).

Au fil des versions, Safari s’est amélioré et bonifié. Un clic droit sur un cadre permet maintenant, dans la version 1.2 de OS X 10.3.9 (ou peut-être même avant), d’en afficher le code source. Cette fonctionnalité ne m’est plus d’une grande utilité.

Mais j’ai découvert mieux dans Safari ! C’est avec grand plaisir que j’ai découvert ce majestueux cadeau dont nous ont gratifiés les valeureux développeurs de Safari. Si vous ouvrez une fenêtre de code source d’une page web affichée dans Safari et que, le contenu de cette dernière ayant changé (ce qui arrive souvent lorsque vous développez une page web), vous rafraîchissiez cette page, la fenêtre du code source se met automatiquement à jour, reflétant miraculeusement le nouveau contenu !

Je subodore que ces deux nouvelles fonctionnalités sont également présentes dans Safari 2.0, mais je n’ai malheureusement pas le moyen de le vérifier.

jeudi 2 juin 2005

Captain Blood au service des spammeurs

L’imagination des spammeurs est sans limite. Après avoir tenté de vider mon compte imaginaire à la banque Regions, ils veulent maintenant me fourguer leur saleté d’ersatz de Viagra et autres dangereuses cochonneries.

Pourquoi je vous en parle ? Simplement parce qu’un e-mail de ce type, bien que contenant les mots prohibés « Viagra », « Cialis » et compagnie, a échappé à la vigilance d’Apple Mail et n’a pas été classé comme courrier indésirable. Il me fallait en découvrir la raison.

Il n’y a rien à reprocher à Mail. Il a simplement été abusé par la ruse sans limite des spammeurs, qui ont trouvé le moyen d’« obscurcir » le contenu de leurs mails. Voici comment.

Dans sa partie purement texte, le pourriel ne contient que du texte anodin, fait de bouts de phrases :

Hello,
They crossed the island, the two prisoners accompanying them, andThe
Admiral ceased to smile. He revealed something of the rage thatA
note for you from the Deputy-Governor, said the master
[…]
prisongreat fleet with which you were to come to Maracaybo to destroy
us.So, so! M. de Rivarol smiled malignantly. Not only do you
offerthe Brethren of the Coast, would become a byword, a thing of

Dans sa partie HTML, on trouve ce captivant message vous invitant à enrichir les sympathiques expéditeurs qui œuvrent assurément pour votre bien :

Hello, do you need to spend Iess on your druggs?

Save over 70% with PharrmacyByMail Shop

VlAGRA VALlUM ClALlS LEVlTRA and many other.

With each purchase you get:

Top quaIity
BEST PRlCES
Total confidentiaIity
Home deIivery

Ignorons le travestissement grossier de certains mots du message (Iess, quaIity, confidentiaIity, VlAGRA, ClALlS, où les lettres « I » et « l » sont interverties) ; ce stratagème est déjà ancien et je suis certain que Mail a depuis longtemps rencontré et assimilé ce tour de passe-passe. Il ne peut être à l’origine de la faillite de Mail. Autre chose en est à l’origine. Et cette autre chose est dans le message, cachée dans le message. Dans la source du message. Dont je vous présente ici un extrait, celui correspondant à la ligne « VlAGRA VALlUM ClALlS LEVlTRA and many other. », où pour l’exemple le mot prohibé « VIAGRA » est mis en exergue :

<DIV><FONT face=Arial size=4>VlAGR<SPAN style="DISPLAY: none">thither now.</SPAN>A VALlU<SPAN style="DISPLAY: none">vessels. Those who shipped with him undertook obedience and</SPAN>M ClAL<SPAN style="DISPLAY: none">King of France.</SPAN>lS L<SPAN style="DISPLAY: none">horror before the jeering ruffian whom he had slain, and other</SPAN>EVlTRA and many other.</FONT></DIV>

Le lièvre est levé. Mail a été berné car chacun des mots litigieux est coupé en deux par des blocs SPAN. Et si ces blocs SPAN ne s’affichent pas, c’est tout simplement parce que la propriété display positionnée à none dont ils sont tous affublés leur en intime l’ordre. Ce que « voit » le filtre anti-spam de Mail, en vérité, c'est le texte suivant : VlAGRthither now.A. CQFD.

Je termine ici en vous signalant que les extraits de texte qui essaiment le courrier de spam proviennent tous d’un roman de l’écrivain anglais (d’origine italienne) Rafael Sabatini (Wikipedia, le Roman d’aventures), Captain Blood (Wikipedia, Public Domain Content). Errol Flynn a joué dans le film adapté de ce roman (1935).