« Autant pour moi… ». Combien de fois avons-nous — avez-vous — vu cette expression si répandue servie sous cette graphie. Et cette graphie, comme vous pouvez l'imaginer, est parfaitement erronée. Voyons ce qu’en pense le TLFi (Trésor de la langue française informatisé) :

Au fig. [Pour admettre son erreur et concéder que l'on va reprendre les choses depuis leur début] Au temps pour moi! Un peu plus tard, il avait fait une erreur dans un raisonnement délicat et il avait dit gaiement: « Au temps pour moi ». C'était une expression qu'il tenait de M. Fleurier et qui l'amusait (Sartre , Mur, 1939, p. 170).
Rem. La graph. autant pour moi est plus cour.: Autant pour moi! Où donc aussi, Avais-je la cervelle éparse? (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 157).

« Au temps pour moi » semblerait donc être la bonne graphie. Mais rien n’est moins sûr, car le débat fait cependant encore et toujours rage entre lexicographes de tous bords et tous temps. Il n’y a qu’à faire un tour sur l’excellent site Langue française (http://www.langue-fr.net/) pour s’en convaincre. À la page judicieusement intitulée « Au temps pour moi ou autant pour moi ? », une étude exhaustive et circonstanciée du problème vous est livrée ; à cette même page, vous est également offert l’accès à une compilation (Aux tempes pour moi et autres explications fantaisistes, http://www.langue-fr.net/index/A/au_temps-bis.htm) du vieux, très vieux débat, ayant eu lieu sur Usenet, forum fr.lettres.langue.francaise, où des générations de contributeurs ont apporté leurs eaux au moulin de la discorde avec force preuves et exemples, chacun y allant de sa graphie et de son explication (exemple : autant pour moi ?).

Cher lecteur, oubliez ces discussions oiseuses et les explications farfelues qui y sont données, car la vérité est autre. On n’écrit pas « au temps pour moi », ni « autant pour moi », ni encore « aux tempes pour moi » ou toute autre billevesée du même acabit.

L’unique est véritable graphie de cette expression est la suivante :

Au temps PourMoi !

La naissance dette expression eut lieu très exactement le 13 septembre 2003, aux environs de 19 h, en les locaux du CNAM, lors d’un examen portant sur l’enseignement des systèmes informatiques. Le sujet de cet examen, que l’on peut consulter ici, concernait entre autres la synchronisation de processus. PourMoi est le nom de l’un de ces processus.

Le processus PourMoi de l’un des candidats refusant obstinément de se synchroniser, ce dernier, en apportant les corrections nécessaires au bon fonctionnement de son code, le morigéna en hurlant en plein milieu de l’examen cette fameuse phrase : « Au temps PourMoi ! ». CQFD.