mardi 10 mai 2005

Quand SCO tient ses promesses

Je dois faire ici mon mea culpa. Je raillai dans cet article les promesses non tenues de SCO, et parlai des menaces proférées à l’encontre de l’énigmatique Pamela Jones, du site Groklaw à propos de sa véritable identité et l’enquête diligentée pour la démasquer. Je terminai mes propos par cette sentence méprisante : Il y a comme un air de déjà entendu. Mais SCO a tenu parole.

Certes, les révélations sur Pamela Jones de proviennent pas — officiellement — de SCO. Mais c’est tout comme : c’est Maureen O’Gara, une prétendue journaliste du magazine en ligne Linux Business News (LBN) (une des nombreuses publications de Sys-con Media), qui s’est chargée de la sale besogne. Connue de longue date pour ses positions ouvertement pro-SCO et radicalement anti-IBM, détractrice infatigable du mouvement du logiciel libre, elle a commis cet immonde article dévoilant la vie de Pamela Jones et vilement intitulé : Pamela Jones, de Groklaw, en fuite (bien que l’article ait été depuis supprimé du site, vous pouvez toujours en découvrir l’introduction sur la page principale du site telle que préservée par le cache Google.). On y apprend ainsi que… Non, non, à quoi bon répéter les obscénités débitées dans cet article, quand il touche à la vie privée d’une personne, chose qui ne nous concerne en rien ?

Le procédé est vil et n’est que la mise en œuvre de ce proverbe qui conseille, en gros, de s'attaquer au messager lorsqu’on ne peut attaquer le message.

Les conséquences de l’article ont été nombreuses. Suite à un premier article commentant les ignominies de O’Gara, PJ a réaffirmé sa volonté de continuer son Combat. Et O’Gara qui prétendait qu’elle était en fuite… À l’occasion de cet article, Groklaw a tellement reçu de visites et tellement enregistré de commentaires d’encouragement et de sympathie (à tel point de battre un record), que le serveur à rompu sous la charge. Et, last but not least, comme l’annonce fièrement cet article d’un de ces éditeurs, les publications de Sys-con Media sont dorénavant une zone libérée de Maureen O’Gara. Virée sans aucune autre forme de procès. Telle est prise celle qui croyait prendre.

Apple a mis en route ses photocopieurs

Lors de la WWDC (conférence mondiale des développeurs) de juin dernier, Apple a présenté le futur Tiger et en a profité pour déployer des affiches invitant Microsoft à préparer ses photocopieurs, comme on peut le voir sur cette image :

D’autres images peuvent être consultées ici, ou encore .

Ne présumons pas de l’avenir et des éventuels emprunts à Tiger que réalisera Microsoft pour mieux habiller son futur Longhorn, intéressons-nous plutôt au présent. Qui semble donner tort à Apple, car en fin de compte, c’est lui qui copie sans vergogne Microsoft.

Souvenez-vous, j’avançais l’idée que la meilleure manière de promouvoir le Macintosh consisterait non pas à en vanter la solidité et la sûreté, mais au contraire d’en dénoncer les failles et les lacunes, d’en claironner les faiblesses et d’avertir médias et populace à chaque octet distordu découvert dans le système.

Encore fallait-il en découvrir, des octets distordus.

C’est chose faite maintenant. L’information — et c’est tant mieux — a fait le tour du monde : le nommé Stephan, développeur de son état, a mis en ligne sur son site Stephan.com, un « concept proof » (une preuve de concept) d’une faille touchant le tout nouveau tout beau Dashboard et permettant à des sites malveillants d’installer des widgets (qu’Apple a fâcheusement francisé en gadget) à l’insu de l’utilisateur. Stephan présente sur cette page son concept, baptisé du doux nom de Zaptastic. Selon Stephan, cette faille ouvre grandes les portes du Mac aux malwares pornographiques qui pourrissent la vie des Windowsiens.

Ce qui est étonnant dans cette faille est son extrême simplicité. C’est en fait, dans le monde magnifique de Microsoft Internet Explorer, un classique du genre. Tellement classique que je ne vois pas comment les développeurs de Safari, et à leur tête David Hyatt, aient pu laisser passer pareille énormité, à moins que…

…À moins qu’elle n’ait été introduite intentionnellement : Apple qui copie Microsoft et truffe son système de trous — soigneusement choisis certes, car le but n’est quand même pas de produire une copie conforme de Windows, mais des trous quand même. L’heure de la conquête a-t-elle sonné ?

Sacré Jobs, va !