mardi 29 mars 2005

Avant de construire, dessinez un plan

Imaginez-vous en train de construire la maison de vos rêves… Sûr de votre génie et de votre bon goût, vous avez décidé de tout faire vous-même : dresser les plans de votre futur nid douillet, sélectionner et acheter les meilleurs matériaux, louer les meilleurs outils et machines et, surtout, louer les services du maître-maçon aux multiples talents et à l'immense expérience (M. Mot, de la fameuse entreprise Macrodur, n° 1 mondial des constructeurs de maisons individuelles), qui vous obéira au doigt et à l’œil et saura exaucer le moindre de vos désirs — et accessoirement réaliser toutes vos lubies : une fenêtre posée ras de plancher (pour une meilleure ventilation ?) ; un escalier aux marches déséquilibrées (vous n'aimez pas la monotonie) qui vous obligera à passer d’abord par le grenier avant de redescendre à l’étage (pour vous obliger à faire de l’exercice) ; les chambres engazonnées (pour éviter les acariens de la moquette) ; la baignoire au milieu de la cuisine (pour économiser de la tuyauterie ?), et tant d’autres choses que seul votre esprit fertile saura inventer. En résumé, une construction sans règle ni logique.

Inimaginable, impensable et impossible que quiconque puisse agir ainsi, me diriez-vous. Et vous aurez tort — ou presque. Peut-être pas en matière de construction. Mais en matière d’édition, c’est exactement ce que fait la majorité d’entre vous, à chaque fois que vous vous installez face à votre ordinateur et que vous lancez votre traitement de texte préféré.

À l’instar du bâtiment, l’édition est régie par des règles d’« architecture », que l’on doit suivre et respecter scrupuleusement : les règles de typographie et de mise en page, que malheureusement peu de gens connaissent. Et dont l’oubli ou le mauvais usage peut avoir des conséquences dramatiques…

En attendant la suite, jetez un coup d’œil sur cet article (PDF) du numéro 1 des Cahiers GUTenberg.

jeudi 24 mars 2005

Et moi qui croyais

Tranquillement assis dans le bus qui me ramenait chez moi hier, je lisais le dernier numéro d’Auto Plus lorsque, parcourant l’éditorial (de Thierry Soave, directeur des rédactions), mon œil fut attiré par cette phrase : « Et moi qui croyais que […] ». Et le doute me prit : n’y avait-il pas une faute dans cette phrase ? n’aurait-il pas été plus correct d’écrire : « Et moi qui croyait que […] » ? Mes souvenirs vacillants de grammaire me jouaient des tours et les sujets, pronoms relatifs, verbes, conjugaisons et accords s’entrechoquèrent dans ma tête.

Oh, l’hésitation ne dura pas longtemps, mais l’incident me donna deux envies. La première est d’imiter Jean Véronis (Technologies du Langage) et d’utiliser Google en tant qu’outil de mesure de la maîtrise de la langue française de par le monde. La première mesure portera évidemment sur la phrase citée plus haut. La seconde envie est incarnée par ce billet même. J’y inaugure une nouvelle catégorie, celle des Belles lettres, où je vous parlerai, dans un premier temps, de la typographie et de ses « règles », domaine qui m’est quelque peu familier.

La recherche sur Google tour à tour des deux expressions "et moi qui croyais" et "et moi qui croyait" (judicieusement enchâssées entre leurs paires de guillemets droits) donne respectivement 947 et 582 réponses, ce qui se traduit par 62 % et 38 % du total de réponses (1529), respectivement. L’écart entre les proportions des deux réponses (2/3 et 1/3) n’est pas, à mon avis, assez important pour qu’on puisse l’attribuer à une quelconque erreur de frappe ou d’inattention. C’est bien un nouvel usage qui s'établit, là, sous nos yeux. L’honneur et sauf ! Si j’ai pu hésiter quelques instants entre les deux formes, ce n’est que la conséquence de ce nouvel usage. Comme quoi, même les esprits les plus avertis peuvent être pris en défaut. Alors qu’il suffirait, pour s’éviter ce genre de bévues, de tourner autrement l’expression, comme je l’ai fait dans mon bus. Dirions-nous « et nous qui croyions » ou « et nous qui croyait » ? Pardon monsieur Thierry Soave d'avoir douté de vous.

En attendant mon prochain article, allez donc faire un tour sur Orthonet, vous rafraîchir la mémoire ou tester la justesse de vos connaissances linguistiques.

dimanche 20 mars 2005

Un clavier mini pour un Mac mini

Le Mac mini est une merveilleuse machine. Imaginez donc un Mac, un vrai, tenant dans un volume à peine plus grand qu’une brique de lait. Reste juste à l’habiller au minimum des trois périphériques indispensable : écran, clavier et souris. Qu’il faudra marier soigneusement au petit bijou. Surtout question taille.

Un écran est forcément plus grand que l’ordinateur auquel il est rattaché, et celui que vous aurez choisi ne choquera donc pas par sa taille une fois posé à côté du Mac mini. De même pour la souris, dont la taille est largement inférieure à celle du Mac mini. Par contre, pour le clavier… Parce qu’un clavier classique occupe une surface faisant au moins deux fois et demi celle du Mac mini, leur association manquera certainement d’harmonie. Il faut donc trouver le « bon » compagnon, le compagnon idéal au bel ordinateur. J’ai mis la main dessus. Le voici :

Le Happy Hacking Keyboard Professional, de PFU, fait exactement 294 mm de large. La taille idéale pour un clavier qui ne s’encombre pas de superflu. Comme le Mac mini, « il a tout d’un grand » — pour parodier la célèbre publicité de la Renault Clio.

Malheureusement, ce clavier n’existe qu’en QWERTY, et rien ne semble indiquer qu’une version AZERTY soit prévue un jour ou l’autre. Exit donc le Happy Hacking Keyboard Professional.

Cependant, rien n’est encore perdu. Car PFU nous réserve une agréable surprise dans son catalogue. Le Happy Hacking Keyboard Professional (Blank Key Caps) :

Les touches sont toutes blanches. Aucune n’est gravée. Ce qui vous laisse le loisir, cher lecteur, de l’accomoder à votre goût. Peut-être en y collant des bouts de papiers amoureusement ornés des lettres de l’alphabet par votre cher héritier en culotte courte ?

lundi 14 mars 2005

Safari : et un bug, un !

Malheureux et surprenant bug que celui que je viens de débusquer dans Safari. Il concerne le glyphe points de suspension (…). Normalement, ce caractère doit toujours rester collé au mot qui le précède. Safari, je ne sais par quel miracle, s’autorise à le séparer de ce mot s’il advenait que, lors de la composition d’une ligne, il n'y ait suffisamment de place en fin de ligne que pour le mot tout seul ; seuls donc les points de suspension sont renvoyés en début de ligne suivante au lieu de l’ensemble mot et points de suspension.

Ce bug est d’autant plus surprenant qu’il touche Safari mais pas Konqueror, le navigateur libre faisant partie de l’environnement graphique libre KDE, bien qu’ils disposent tous deux du même moteur de rendu, en l’occurrence khtml (Apple parle de WebCore).

Aucun des autres navigateurs testés sur Mac (Firefox 1.0, Mozilla 1.8, Internet Explorer 5.2) n’est touché par ce bug. Konqueror a été testé en version 3.2.3 sur une distribution Linux Mandrake 10.1.

dimanche 13 mars 2005

Égaliseur d’iTunes : le réglage « idéal »

Pour les inconditionnels d’iTunes : un contributeur du site Macosxhints a proposé, dans un article datant de septembre dernier et intitulé A 'perfect' iTunes equalizer setting, un préréglage de l’égaliseur d’iTunes permettant d’obtenir, selon lui, un son « parfait ». Certes, la perfection n’existe pas, mais il faut l’avouer, on n’en est pas loin.

Pour les lecteurs fâchés avec l’anglais et désireux de transcender leur iTunes, permettez-moi de vous exposer ici les détails de la manipulation. Lancez iTunes (si ce n’est pas déjà fait) et ouvrez la fenêtre de l’égaliseur (au choix en cliquant sur l’icône de l’égaliseur située en bas à droite de la fenêtre d’iTunes, en sélectionnant l’article Égaliseur du menu Fenêtre ou en invoquant le raccourci clavier Commande–2).

Réglez maintenant dans l’ordre les curseurs de l’égaliseur aux valeurs suivantes :

+3, +6, +9, +7, +6, +5, +7, +9, +11, +8

Enregistrez enfin le préréglage en choisissant dans le menu local de l’égaliseur l’article Définir comme préréglage… Donnez-lui un nom (pourquoi pas idéal, comme moi ?). Écoutez maintenant vos musiques et comparez. Bluffant, n’est-ce pas ?

samedi 12 mars 2005

« Il est difficile d’attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu’il n’y est pas » (proverbe chinois)

Est-ce un bon ou un mauvais signe ? Le site SecureMac.com, traitant depuis février 1999 des problèmes de sécurité touchant la plate-forme Macintosh, n’est plus mis à jour depuis pratiquement un an.

L’indécrottable optimiste que je suis voudrait bien y voir une preuve supplémentaire de la solidité des fondations de Mac OS X. En y déniche si peu de failles que les chances de survie d’un tel site sont forcément faibles. La preuve !

Mais il faut se rendre à l’évidence, ce ne doivent être que des considérations bassement matérielles qui ont eu raison du site. Ses webmestres ont sûrement besoin d’argent pour poursuivre leur mission, ainsi que l’atteste la rubrique, largement mise en avant dans les menus du site, consacrée à la recherche d’annonceurs. Qui n’ont jamais répondu à l’appel, ou à peine. Il y a si peu à dire sur les problèmes de sécurité du Mac…

Pour avoir une chance d’attraper le chat noir, il vaut mieux aller voir du côté de Windows.

mercredi 9 mars 2005

La pomme est dans la cerise

On n’y croyait plus, à force de jouer à l'Arlésienne. Le vaporware le plus célèbre de ces derniers six mois (*), j’ai nommé CherryOS, longtemps promis et constamment repoussé par son éditeur Maui X-Stream, est finalement disponible. On peut même (enfin !) le télécharger en version de démonstration ; la seule condition : fournir (entre autres) une adresse e-mail valide. Vous pourrez vous éviter d'éventuels spams en passant par le site BetaNews qui propose les 6,6 Mo de CherryOS en téléchargement sans exiger de vous de sacrifier votre adresse e-mail.

Il reste maintenant à tester le produit. J'espère pouvoir le faire demain, même si cela contrevient aux conditions de la licence de Mac OS X. Mais bon, l’utilisation de CherryOS en version démo étant limitée à 14 jours, mon forfait sera nécessairement de courte durée. Conscient de causer néanmoins par cette action un tort énorme à Apple, je m'engage ici, publiquement, en guise de punition, de ne jamais acheter de PC, uniquement des Macs ;-)

Une question reste, au demeurant, en suspens : CherryOS résistera-t-il aux accusations de plagiat du code de PearPC, l’émulateur de processeur PowerPC développée en Open Source ? Le temps nous le dira.


(*) Je ne tiens pas compte de Longhorn, largement hors concours.

dimanche 6 mars 2005

NaDa : 1 octet qui vaut son pesant d’or

Que vous ayez un Mac, un PC, une station Silicon Graphics Fuel™ ou un antique IBM PC/XT, que votre système soit Mac OS X, Windows, Linux ou le nouvellement « libéré » Solaris, une petite exploration du contenu du disque dur de votre ordinateur vous révélera un fouillis indescriptible de fichiers, de logiciels, d'icônes, de DLLs (ah, les fameuses DLL de monsieur Microsoft, source de tant de maux !), de documents et que sais-je encore. Mais vous êtes-vous déjà demandé à quoi pouvaient servir tous ces fichiers ? Je ne parle pas de ceux qui constituent votre système d’exploitation, mais de tous ces octets qui encombrent votre répertoire Maison, home ou Mes documents.

Que contiennent-ils donc tous ces fichiers, documents, exécutables, packages, librairies ? Êtes-vous sûr de leur contenu, de leur utilité, de leur innocuité ? Tel logiciel s'exécutera-t-il encore si vous le migrez sur une nouvelle machine ? Tel document, c’est avec quel logiciel il s’ouvre déjà ? Ce document Word, pourrez-vous encore l’ouvrir avec la nouvelle version ZP 2013 pour Linux (garantie sans bugs) alors que vous l’avez créé en 1984 avec la version 3.1 pour MS-DOS ? Et votre disque dur, tiendra-t-il le coup face au déferlement intarissable de nouveaux fichiers que vous y copiez, de nouveaux logiciels que vous installez, de nouveaux documents que vous y créez ? Suffira-t-il à contenir tous vos états comptables imbuvables, toutes vos présentations PowerPoint immondes ou tous vos DivX que vous n’aurez jamais le temps de tous les visionner même si vous y consacriez tout le reste de votre vie ?

Et c’est là qu’intervient NaDa, ce nouveau concept révolutionnaire en matière d’informatique. Le saint Graal de votre vie numérique. La perfection faite octet. 1 octet.

NaDa est un fichier. Et à l’instar de tous les fichiers qui encombrent votre ordinateur, il ne sert absolument à rien ; au contraire de ceux-ci, vous en connaissez l’utilité : aucune. NaDa ne fait rien, mais le fait très bien. Il a de plus l’élégance de n’occuper qu’un octet sur votre disque dur. Et nous n'en sommes qu’à la version 0.5. La version finale 0.0, prévue pour la fin de l’année, vise bien évidemment le zéro octet, mais 1 octet, un seul, c’est déjà pas mal.

NaDa est compatible avec tous les ordinateurs, tous les systèmes d'exploitation, et de par sa conception même, il est garanti ad vitam eternam sans bug. Vous ne risquez aucune incompatibilité avec NaDa. Une fois installé sur votre ordinateur, il assurera sa fonction de manière efficace aujourd’hui, demain, dans un siècle ou dans un millénaire.

Cerise sur le gâteau : Nada est gratuit ! Alors foin de chichis, filez vite le télécharger.

De l’image au tableau

That’s Not a Picture (testé ici en version 2.2, pour Mac OS X 10.1.5 et supérieur) ne constitue pas vraiment ce que l’on peut appeler le logiciel du siècle. Son utilité est même des plus limitées. Voire nulle. Mais comme le disait si bien Jérôme Bonaldi, s’il totalement inutile, il est donc rigoureusement indispensable.

À quoi peut-il donc servir ?

 

Observons les deux images ci-dessus. Elles semblent être parfaitement identiques. Oui, c’est bien le cas, sauf que techniquement parlant, seule la première des deux, celle de gauche, est une vraie image. La deuxième, celle de droite, n’est qu’un artefact d’image. En fait, ce que vous voyez là n’est qu’un vulgaire tableau HTML (de la taille de l’image) dont toutes les cellules font 1 pixel en largeur et en hauteur ; l’astuce pour reproduire l’image est d’affecter la couleur de chacun des pixels de l’image d’origine au fond de la cellule correspondante du tableau. Et le tour est joué. À titre d'exemple, voici comment a été codée la première cellule du tableau :

<TD WIDTH=1 HEIGHT=1 BGCOLOR=#121728>

Telle est donc la tâche de That's Not a Picture. Vous lui soumettez une image et il se fait un plaisir de générer le tableau-image correspondant avec une aisance confondante. Mais attention, ne vous lancez pas dans la transformation de toute votre bibliothèque d’images dans iPhoto pour la mettre en ligne. Si That's Not a Picture s’acquitte très bien de sa tâche et vous mâche le travail en un clin d’œil, les fichiers HTML résultants sont des monstres de taille, nécessitant un temps de téléchargement prohibitif et un temps de rendu par le navigateur encore plus démesuré. Restreignez-vous à des images de petite taille, 100 pixels au grand maximum. Sinon, amusez-vous autrement et goûtez plutôt au joies de l’art ASCII. Vous avez ci-dessus le même (très bel) œil reproduit en ASCII.

mercredi 2 mars 2005

Mail.app : plugins et outils

Pour les macounets anglophones adeptes de Mail, un petit détour (attention, roulez prudemment, les routes sont glissantes) par le site sobrement intitulé Apple Mail plug-ins and tools devra vous ravir. Y sont recensés pléthore (enfin, presque…) de plugins et d’outils pour Mail et vous y trouverez sûrement votre bonheur.